Le 24 février 2022, trois jours après avoir reconnu l’indépendance des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Louhansk, dans le Donbass, le président russe, Vladimir Poutine, déclenche une “opération militaire spéciale” qu’il dit destinée à démilitariser et “dénazifier” l’Ukraine, prétextant des menaces sur les populations russophones du pays et la volonté de Kiev de rejoindre l’Otan. Les mois précédents, la Russie avait massivement renforcé ses capacités militaires à la frontière avec l’Ukraine et en Biélorussie, deux ex-républiques soviétiques. L’invasion russe en Ukraine déclenche l’indignation des grandes puissances occidentales, qui refusent toute implication directe devant la menace nucléaire de Moscou. La Chine appelle au calme mais refuse de condamner l’agression russe. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne, entre autres, livrent des armes défensives et proposent une aide humanitaire et financière à l’Ukraine, prenant des sanctions sans précédent contre les oligarques et l’économie russes. Le président Volodymyr Zelensky, ancien comédien, élu en 2019 à la tête de l’Ukraine, partisan d’une intégration de l’Ukraine au sein de l’UE, s’impose comme la figure de la résistance à la Russie, maniant la communication de crise dans un style diamétralement opposé à celui de Vladimir Poutine. L’armée russe est accusée de crimes de guerre en Ukraine et le Kremlin renforce la répression de ses opposants, limitant la liberté d’expression, la liberté de la presse et l’accès aux réseaux sociaux.

La Grande Guerre ou la der des der… voici deux des surnoms donnés au conflit mondial qui affecta tous les continents entre 1914 et 1918. Au départ, le conflit est pourtant circonscrit à l’Europe. L’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie s’opposent notamment à la France, à la Russie et à la Grande-Bretagne. La Première Guerre mondiale est décrite comme une guerre de tranchées qui préfigure les guerres modernes avec les nouvelles technologies. Le conflit s’internationalise avec les empires coloniaux de certains belligérants mais aussi par le jeu des alliances diplomatiques. Les États-Unis entreront en guerre en 1917, année de la révolution russe. Les traités signés dans l’après-guerre, comme le traité de Versailles, sont contraignants pour les perdants et contiennent en germe un désir de revanche qui aboutira à la Seconde Guerre mondiale en 1939.

Le 21 avril 2019 marque un tournant en Ukraine. L’ancien humoriste, Volodymyr Zelensky, est élu à la tête du pays avec 73 % des votes au second tour. Le choix d’un président populaire mais novice en politique ouvre une période d’incertitudes, alors que le pays est miné par les tensions avec la Russie de Vladimir Poutine. Depuis l’annexion de la Crimée par son puissant voisin en 2014, l’Ukraine connaît une crise politique, mêlant conflit armé, corruption et pauvreté, associée au président sortant Petro Porochenko. Le début de mandat de l’ex-comédien, star de la série Serviteur du peuple – qui est aussi le nom de son parti – est marqué par une victoire aux élections législatives, un échange de prisonniers avec la Russie, sa mise en cause dans le scandale des Pandora Papers, et une affaire d’État aux États-Unis : le président Donald Trump lui aurait demandé d’enquêter sur le démocrate Joe Biden, une conversation qui déclenche une procédure d’impeachment à Washington. En 2021, le président Zelensky met en garde contre une montée des tensions à la frontière entre la Russie, la Biélorussie et l’Ukraine, avant le déclenchement d’une opération militaire russe le 24 février 2022, sur ordre du Kremlin. Soutenu par de nombeux pays occidentaux, Volodymyr Zelensky est salué en “héros” dans la presse internationale en faisant le choix de rester à Kiev. Il encourage les Ukrainiens à resister à l’invasion russe et réclame une intégration “sans délai” de l’Ukraine à l’Union européenne. 

Depuis 1999, Vladimir Poutine est le personnage central de la vie politique en Russie. Ancien officier du KGB durant la guerre froide, l’homme prend la mairie de Saint-Pétersbourg avant d’intégrer l’administration du président Boris Eltsine en 1997. Il devient président de la Fédération de Russie en 2000. Réélu en 2004, il ne peut se représenter pour un troisième mandat consécutif en 2008 mais devient Premier ministre du président Dmitri Medvedev. Il retrouve son poste de président en 2012, est réélu en 2018 et fait voter en 2020un changement constitutionnel lui permettant notamment d’effectuer deux mandats présidentiels supplémentaires. Vladimir Poutine dirige le pays d’une main de fer, limitant la liberté d’expression et harcelant l’opposition politique. Il est souvent accusé de bafouer les droits de l’Homme. En 2014, la Crimée, à la suite d’un référendum appuyé par l’armée russe, se sépare de l’Ukraine et passe dans le giron de la Fédération. L’année suivante voit Vladimir Poutine, proche de Bachar El-Assad, engager ses troupes militaires dans la guerre en Syrie. En 2022, il engage l’armée russe dans une guerre en Ukraine. 

Le 1er tour de l’élection présidentielle de 2022 en France aura lieu le dimanche 10 avril, et le second tour deux semaines plus tard, le 24 avril. Emmanuel Macron, élu en 2017 et dont la candidature fait peu de doute, se maintiendra-t-il à l’Élysée pour un second quinquennat ? Éric Zemmour, Marine Le Pen pour le Rassemblement national (RN), Valérie Pécresse pour Les Républicains (LR), Jean-Luc Mélenchon pour La France insoumise (LFI), Yannick Jadot pour Europe Écologie-Les Verts (EELV), entre autres, tenteront de s’imposer face au président sortant, avant d’essayer de ravir la majorité parlementaire à La République en marche (LREM) aux élections législatives de 2022.  Après un quinquennat marqué notamment par la crise des “gilets jaunes”, celle du Covid-19, et la montée de l’abstention lors des élections intermédiaires (municipales 2020, régionales 2021), la stratégie des alliances pourrait décider de l’issue du scrutin. Anne Hildalgo pour le Parti socialiste (PS) ou Fabien Roussel pour le Parti communiste français (PCF), tenteront de faire entendre leur voix.

27 octobre 2019 : le président des États-Unis Donald Trump annonce que le chef du groupe terroriste autoproclamé État islamique Abou Bakr Al-Baghdadi a été tué la veille par une opération des forces armées américaines. Cette annonce met fin à cinq ans de traque de celui qui avait proclamé le “califat” en Syrie et en Irak le 4 juillet 2014, dans le sillage de la guerre en Syrie. De son vrai nom Ibrahim Awad Al-Badri, cet Irakien, né à Samarra en 1971, étudie la théologie avant de s’engager dans le groupe terroriste Al-Qaida, puis de devenir la personnalité la plus recherchée du terrorisme islamique mondial. Il était depuis 2014 la tête pensante du mouvement responsable de la mort de milliers de personnes au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde, notamment en France avec les attentats de Paris en novembre 2015 et l’attentat de Nice le 14 juillet 2016.

Les Jeux olympiques d’hiver 2022 ont lieu à Pékin et sur plusieurs sites en Chine du 4 au 20 février 2022. Après ceux d’été en 2008, c’est la deuxième fois que le pays organise des Jeux olympiques. Cette fois dans un contexte de pandémie de Covid-19, et de boycott diplomatique de certains pays pour protester contre les persécutions des Ouïghours au Xinjiang.

LGBTQI : ce sigle est celui qui est le plus souvent utilisé pour désigner la communauté des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres, queer et/ou intersexués. Souffrant d’inégalités liées à d’importantes discriminations, le mouvement est la cible d’attaques régulières, comme lors de l’attentat d’Orlando, le 12 juin 2016, aux États-Unis. Cette violence que subissent les personnes LGBT ne font que légitimer leur combat pour la non-pénalisation de l’homosexualité, la reconnaissance de l’égalité sexuelle, la liberté d’expression mais aussi le mariage homosexuel. Le droit accordé aux personnes LGBT est très variable dans le monde. Plus de 70 pays pénalisent encore les personnes lesbiennes, gays, trans ou bi par la prison, la torture, voire la peine de mort. Pourtant, en 2011, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU adopte une résolution destinée à promouvoir l’égalité des individus sans distinction de leur orientation sexuelle.

Avec le vieillissement général de la population et l’allongement de la durée de vie des seniors, un grand défi s’impose dans le monde : celui des retraites. De nombreux gouvernements réfléchissent désormais à leur financement. En France, Emmanuel Macron lance en 2019 la “mère de toutes les réformes”, renouant avec “un vieux conflit français”. Après la crise des “gilets jaunes”, initialement provoquée par la hausse du prix du carburant, qui a poussé des milliers de Français à battre le pavé, de nouvelles manifestations ont lieu dans l’Hexagone. Une grève des transports en commun s’éternise, encouragée par les syndicats. La crise sanitaire du Covid-19 incite le président français à suspendre, reporter puis renoncer à cette réforme du système par répartition et des régimes spéciaux. 

Violences, emprisonnements abusifs, disparitions pures et simples… De la Biélorussie au Guatemala, de la Chine à l’Égypte, sur tous les continents, celles et ceux qui manifestent, qui témoignent, qui tweetent contre les pouvoirs en place en paient le prix. Courrier international s’associe à Amnesty International et à sa campagne “10 jours pour signer”, à partir du 3 décembre 2021, pour mobiliser l’opinion publique sur dix cas emblématiques.

Journaliste, écrivain, polémiste plusieurs fois condamné en justice, phénomène médiatique, habitué des plateaux de télévision, et désormais candidat à l’élection présidentielle de 2022 : Éric Zemmour a officialisé fin novembre son intention de briguer l’Élysée les 10 et 24 avril 2022. À 63 ans, il tentera de supplanter Marine Le Pen (RN) à l’extrême droite de l’échiquier politique français pour empêcher Emmanuel Macron (LREM) – favori des sondages – d’accéder à un second mandat. Immigration, incompatibilité supposée de l’islam avec la République, déclin de la France et sécurité sont ses thèmes de prédilection.

Marine Le Pen occupe définitivement une place sur le devant de la scène politique en 2011, lorsqu’elle devient présidente du Front national lors du congrès de Tours. Elle succède à son père, Jean-Marie Le Pen. Avant cette date, elle occupe plusieurs mandats de conseillère régionale d’Île-de-France puis du Nord-Pas-de-Calais, mais aussi au sein du Parlement européen, dès 2004. Elle suit d’abord la ligne de son père au sein du parti d’extrême droite, s’opposant à l’immigration, notamment lors de la crise des migrants en Europe, valorisant une identité française issue des idéologies raciste et antisémite des origines du Front national. Mais peu à peu, Marine Le Pen tente de dédiaboliser l’image du parti, notamment après son accession au second tour de l’élection présidentielle française de 2017 face à Emmanuel Macron. Elle décide de renommer le FN Rassemblement national (RN), et lisse son discours en insistant sur les thématiques sociales. Marine Le Pen s’appuie aussi sur les attentats terroristes qui touchent la France en 2015 pour justifier son programme, dans la même veine que d’autres personnages politiques européens populistes, comme Matteo Salvini en Italie.

Deuxième, troisième, quatrième puis cinquième vague : l’expression est employée en 2020 pour désigner la crainte d’une résurgence de la pandémie de Covid-19. Fin mars 2020, la propagation du coronavirus semble maîtrisée dans les premiers et principaux foyers de contamination, en particulier en Chine. Mais des déconfinements trop rapides, l’assouplissement des mesures sanitaires, le relâchement dans l’application des gestes barrières (port du masque et distanciation physique notamment), ainsi que l’absence de vaccin et l’apparition de nouveaux foyers – aux États-Unis notamment – font redouter une nouvelle hausse du nombre de contagions à travers le monde. Des mesures de reconfinement sont décidées localement à partir de l’été 2020. Les campagnes de vaccination qui suivent limitent la propagation du virus et l’engorgement des services de santé, mais ne parvient pas à éviter de nouvelles vagues de contamination. 

Peu de personnalités ont marqué l’Algérie du XXIe siècle comme Abdelaziz Bouteflika. Sa démission, le 2 avril 2019, après 20 ans de présidence, marque un tournant dans la vie politique du pays. Engagé dans l’Armée de libération nationale pendant la guerre d’Algérie, il est élu en 1999 et met fin à la guerre civile. Affaibli par un AVC en 2013, il ne s’adresse plus directement aux Algériens durant son quatrième mandat, s’exprimant par communiqués et faisant de très rares sorties publiques. L’annonce de sa candidature à un cinquième mandat présidentiel déclenche les manifestations du Hirak. En décembre 2019, Abdelmadjid Tebboune lui succède. Abdelaziz Bouteflika meurt le 17 septembre 2021 à 84 ans.

Après les Panama Papers, après les Paradise Papers, une nouvelle enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) révèle que l’évasion fiscale, voire la fraude fiscale, n’ont rien perdu de leur attrait chez les dirigeants politiques, les milliardaires et autres personnalités fortunées. Des investigations basées sur la fuite de plus de 11,9 millions de documents provenant de 14 cabinets spécialisés dans la création de sociétés offshore, décortiqués pendant deux dans par un réseau de plus de 600 journalistes dans 117 pays. L’enquête a permis d’épingler 35 chefs d’État (dont le Premier ministre tchèque, Andrej Babis) – dont 14 en poste – et 130 milliardaires mais aussi de parfaits inconnus, illustrant la facilité avec laquelle les personnes fortunées peuvent accéder à des comptes offshore.